Document Officiels -- Campagne Internationales Justice pour SANKARA
CIJS -AFFAIRE SANKARA - Communiqué 15 Octobre 2004
CIJS -AFFAIRE SANKARA - Communiqué 15 Octobre 2004
Groupe de recherche et d’initiative pour la libération de l’Afrique
17 ans de lutte contre l’impunité en Afrique : L’affaire Sankara
Ce 15 Octobre 2004, Le GRILA commémore le 17 anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara.. Thomas Sankara a incarné l’espoir d’un changement basé sur un développement autocentré et panafrican. A 37 ans cet internationaliste rejoignait l’immortel panthéon des humains intègres. Sankara a été l’instigateur d’un changement qui demeure encore un impératif incontournable pour la majorité des formations sociales africaines. Son projet de société était une rupture radicale avec les désordres antérieurs, mais aussi bien des mentalités et autres rigidités culturelles. Il supposait l’adhésion populaire et l’engouement des masses, un sens du sacrifice des couches possédantes, un Etat intègre et surtout l’émancipation des femmes…bref un ensemble de conditions qui font de Thomas comme certains de ses illustres prédécesseurs panafricanistes, des visionnaires en avance sur leur peuple. Son projet continue d’être pertinent pour l’Afrique toute entière vouée pour l’instant à la "gestion de l’enlisement" des bailleurs de fonds, la paupérisation et les conflits instrumentalisés sur fonds de pillage de ressources.
Sankara nous a prouvé que l’utopie était réalisable et il l’a chèrement payé. Cyniquement ses bourreaux exhibent jusqu’aujourd’hui un certificat de décès mentionnant qu’il est mort de mort naturelle ( en compagnie d’une dizaine d’autres personnes). Le ministre de la justice de l’époque n’est autre que l’actuel président du Burkina Faso. C’est pourquoi sa veuve Mariam Sankara et ses enfants. représentés par les avocats formant le Collectif Juridique International Justice Pour Sankara ( Me Jean Abessolo (France)Me Bibi Barnabe (France), Me Karim Bensakina (France), Me May Chiu (Canada), Cabinet Sankara-Diallo (Burkina Faso)
Me Prosper Farama (Burkina Faso), Me Milton James Fernandes (Canada), Me Devotsou Kofimessa (Togo)
Me Sherley Morin (Canada), Me Dieudonné Nkounkou (France), Me Ferdinand Djammen Nzeppa (France)
Me John Philpot (Canada), Me Nicole Bobillot-Prévost (France), Me Charles Roach (Canada), Me Aissata Tall Sall (Sénégal)
Me William Sloan (Canada), Me Vincent Valaï (Canada) ont poursuivi au Burkina l’affaire, jusqu’à épuiser tous les recours juridique du pays. Ils ont alors porté le 12 Octobre 2002 l’affaire au comité des droits de l’homme de l’ONU.
Lors de sa 80ème session à New York en avril dernier, le Comité des droits de l'Homme des Nations Unies a jugé recevable la communication, contre le Burkina Faso.
Ceci est une première et un précèdent juridique contre l’impunité en Afrique.
Le Comité des droits de l'Homme de l'ONU a invité le Burkina à présenter dans un délai de six mois des explications ou des déclarations écrites propres à apporter des éclaircissements sur l'affaire. Le 27 Septembre 2004, le Burkina Faso a répondu en contestant la compétence du comité des droits de l’homme et en persistant dans une rhétorique cynique visant à distraire la question de fonds de sa responsabilité dans l’assassinat de Thomas Sankara et de ses camarades. Il argue que la veuve Sankara et ceux qui le soutiennent ne cherchent qu’une vengeance et un discrédit du régime. Les avocats de la campagne ont à leur tout 6 semaines pour remettre au comité des droits de l’homme leurs observations.
A l’orée du sommet de la francophonie qui se tiendra au Burkina Faso, le GRILA prend à témoin le sécrétaire général de la francophonie et les chefs d’Etats participants en leur rappelant les engagements pris à Bamako par leur organisation sur les questions de l’impunité et des droits de l’homme. Le Burkina Faso est une terre où l’impunité a été érigée en système politique et où les autorités continueront à entraver la justice dans cette affaire. Le déni des droits de l’homme attesté par les nombreux assassinats et formes d’intimidations qui ont eu cours dans ce pays font qu’il serait vain d’attendre, de la dynamique intérieure du pays, une saine évolution du dossier tellement le régime a le monopole du pouvoir exécutif législatif et judiciaire. En raison du soutien dont ce régime bénéficie de la part de plusieurs tenants de l’ordre mondial, il ne collaborera pas à une instruction transparente, sans une solide pression de l’opinion publique internationale. Dans son message exprimant sa gratitude au GRILA, à la CIJS et aux associations sankaristes, Mariam Sankara soutient que « Les contours de notre quête pour que justice soit rendue à Thomas Sankara se dessinent avec netteté, à travers la première décision du comité des droits de l’homme deL’ONU».
Nous vous invitons donc à soutenir la campagne internationale Justice pour Sankara. Apportez votre soutien politique juridique et financier pour faire la lumière sur la mort de Thomas Sankara et sa dizaine de camarades, et adresser un message clair contre l’impunité en Afrique .
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www.grila.org