Document Officiels -- Campagne Internationales Justice pour SANKARA
CIJS - Du Burkina au Guatemala - Rompre le cycle d´impunité 14 Octobre 2001
CIJS - Du Burkina au Guatemala - Rompre le cycle d´impunité 14 Octobre 2001
Du Burkina au Guatemala: Rompre le cycle d'impunité
Thomas Sankara, charismatique panafricaniste, progressiste et féministe a été assassinée le 15 Octobre 1987. Son certificat de décès clame qu'il est mort de mort naturelle. C'est la 4ème année de la CIJS-Campagne internationale Justice pour Sankara qui soutient sa veuve Mariam Sankara et ses enfants dans leur plainte contre X pour "assassinat et faux en écriture publique". Cette campagne est une première sur le continent africain à lutter contre l'impunité en mettant en branle 16 avocats internationaux plusieurs comités en Europe en Afrique et en Amérique ainsi qu' une brochette de personnalités. En mars 1998, une ordonnance pour l'ouverture d'une information judiciaire avait été permise mais le ministère public avait fait appel de cette décision et avait été suivi par la chambre d'accusation La chambre d'accusation de Ouagadougou avait déclaré le 26 janvier 2000 "incompétentes" les juridictions de droit commun pour instruire la plainte. Les avocats de la partie civile s'étaient pourvus en cassation en saisissant la Cour suprême. Mariam Sankara, a refusé par la suite de participer à la "journée nationale du pardon" décrétée par le gouvernement burkinabé pour le 30 mars 2001.Au ministre d'Etat, président de la Commission nationale de réconciliation, elle écrit: "J'observe qu'il fallait rechercher la vérité, la justice avant d'arriver à la reconciliation". En guise de réponse, le président burkinabè Blaise Compaoré acculé a fait un méa culpa déguisé qui ne règle toujours pas l'affaire: "Nous exprimons nos profonds regrets pour les tortures, les crimes, les injustice, les brimades et tous les autres torts commis sur des burkinabè par d'autres burkinabè agissant au nom et sous le couvert de l'Etat de 1960 à nos jours". A la CIJS, nous croyons que le pardon est possible à la condition de savoir à qui l'on pardonne. Or le système judiciaire et politique burkinabé multiplie les arguties et cherche à gagner du temps. Cette manoeuvre, à l'instar de celles qui ont ponctuées ces 4 années de procèdures, procède de la même démarche visant à désamorcer toute tentative de connaître la vérité et de perpétuer l'impunité. Ainsi la cour suprême du Burkina Faso a prétendu examiner, le 3 Avril 2001, le pourvoi en cassation formé par la CIJS contre l'arrêt No 14 du 26 Janvier 2000 rendu par la cour d'appel de Ouagadougou. Mais jusqu'à 24 heures de l'audience, les termes du réquisitoire n'étaient toujours pas connus obligeant nos avocats à renvoyer l'audience, afin de leur permettre de mieux se préparer. La Cour a donc renvoyé au 15 mai l'instruction sur la compétence des juridictions de droit commun pour instruire la plainte. Cyniquement elle les alors déclarées"incompétentes". Selon l'avocat terrain Me Bénéwendé Sankara "le pourvoi a été déclaré irrecevable à cause d'une absence de consignation de la somme de 5.000 FCfa (50 FF, 7,62 euros, 10$ can)". Les avocats de la partie civile n'avaient sciemment pas pas été informés de l'obligation de consignation par le greffe. Lorsque l'on sait que le dépôt de la plainte a coûté 1 million de Fcfa, ce n'est pas une si infime somme qui nous paralyserait. Mieux cette somme est d'ailleurs non exigible si l'un des plaignant -l'un des enfants- est mineur comme c'est le cas au dépôt de la plainte.. Cet ultime prétexte pour perpétuer l'impunité va être courroné par un autre encore plus odieux. Lorsque le palier civil se déclare incompétent automatiquement c'est au palier militaire que revient de juger cette affaire. Le Ministre de la défense doit alors saisir les juridictions militaires et donner l'ordre de poursuite. Il n'en fit rien. A la question de savoir pourquoi, le Président Compaoré a, déclaré que son"ministre de la défense."..n’est pas là pour traiter des questions de justice". Pourtant le Code de justice militaire Burkinabè qu'il a lui même promulgué par décret le 13 juin 1994, prévoit en son article 71, l’intervention du ministre de la défense dans le processus de saisine des juridictions militaires pour peu que la compétence d’une telle juridiction soit reconnue dans une affaire. Considérant avoir épuisé les recours nationaux, et devant la mauvaise foi et la complicité du système judiciaire avec les autorités politiques sanguinaires qui dirigent le Burkina Faso, la CIJS va devoir recourir aux paliers internationaux. A l'heure où le président du Burkina Faso effectue une visite officielle en France et où, ce pays ne semble pas lui tenir rigueur de ses agissements criminels ni de ses implications sinistres dans les guerres du Libéria de la Sierra Leone et de l'Angola, le GRILA e
n appelle à tous les internationalistes et aux panafricanistes d'honorer ce 15 Octobre 2001 la mémoire de Thomas Sankara et de soutenir la CIJS dans sa juste quête de justice.Différentes sections de la CIJS organiseront à travers le monde des évènements. A Montréal, les représentants de la partie civile Maitres Vincent Valai et Milton James Fernandes feront le bilan et perspectives de la campagne et le Juge Henry Monroy évoquera la lutte contre l'impunité au Guatemala.
GRILA
Le 14 octobre 2001
Conférences Publiques:
- Toronto: Dimanche 14 octobre, 2001 à 10 heures. , First Ethiopian Place 585 Yonge Street "Preserver l'heritage politque de Thomas Sankara" - Montreal: Lundi 15 Octobre à 19heures à l'UQAM au 200 Sherbrooke ouest SH 2420 "Du Burkina au Guatemala: Rompre le cycle d'impunité" - Dakar : Dimanche 14 octobre, 2001 à 10 heures., Centre Culturel Centre Blaise Senghor: "L'union Africaine et les grandes figures du panafricanisme à l'heure de la mondialisation"